En fait la CNV c’est faire des phrases plus longues et partir du principe que son interlocuteur gère ses émotions comme un enfant de 4 ans qui n’a pas fait sa sieste.”

Cette phrase est issue d’une vidéo réalisée par Le Télétravailleur pour Welcome To the Jungle. Le Télétravailleur, c’est Clovis Henriot. Un repenti du “Mordor corporate” qui dénonce avec humour “les bizarreries et incohérences de la vie professionnelle” actuelle.

Souvent mordant, toujours très drôle (même si on rit un peu jaune parfois 😉), il a le don pour mettre le doigt sur les sujets qui piquent. En tant que formatrice certifiée en CNV, j’ai eu envie de rebondir sur ces idées reçues sur la Communication NonViolente. D’autant que j’imagine (à lire les commentaires sous sa vidéo) que cette impression est partagée par de nombreux employés qui ont “subi” une formation à la CNV pas toujours adaptée et donc… contre-productive et frustrante !

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Idée reçue n°1 : “La CNV, c’est faire des phrases plus longues…”

On compare souvent l’apprentissage de la CNV à l’apprentissage d’une nouvelle langue. En réalité, et pour citer Marshall Rosenberg lui-même, “la CNV n’est pas une langue”. Ce qui est vrai cependant c’est que la Communication NonViolente, requiert un véritable apprentissage. Il va s’agir en effet de mettre en place une nouvelle manière d’interagir. Et c’est bien plus profond et global que le langage. 

On pense souvent, à tort, que la CNV se concentre sur les mots et la formulation. Or, même si les mots sont importants, c’est l’intention qu’on travaille en premier lieu. En CNV, on ouvre un nouveau rapport au monde. 

Alors oui, au départ, modifier sa façon de s’adresser à l’autre peut sembler laborieux, long, mécanique, pas naturel… 

Mais réfléchissons deux secondes à cette histoire de “naturel”.

Ce qui nous semble naturel ne l’est peut-être finalement pas tant que ça.

Et si, notre façon, que nous qualifions de “normale et naturelle”, de communiquer était en réalité influencée, dès notre plus jeune âge, par les rapports de force et de domination qui caractérisent notre société ? 

Et si, en réalité, faire de la CNV c’était revenir au naturel ? 

En débutant en CNV, on peut avoir l’impression de “forcer” un peu. C’est simplement parce qu’il faut ralentir. Je dis souvent que la CNV permet de passer de la 2D à la 3D.

La 2D c’est la réaction classique à un jugement sur une situation. Je suis alors en réaction, contre l’autre ou contre moi. Je cherche la cause de mon mal être à l’extérieur, comme si je donnais la télécommande de ma vie à l’autre. 

Passer en 3D c’est se déplier, trouver une réponse adaptée à la situation en écoutant ses émotions et besoins. Et ça nécessite de prendre du temps, ce qui peut nous paraître plus long…

C’est, en ralentissant, retrouver sa responsabilité et son pouvoir d’agir ! Une manière d’agir en conscience.

Idée reçue n°2 : “la CNV c’est (..) partir du principe que son interlocuteur gère ses émotions comme un enfant de 4 ans qui n’a pas fait sa sieste”

Et bien non ! La CNV ne nous demande pas de nous suradapter, de feindre de comprendre, de prétendre être gentil alors qu’on bout à l’intérieur. La CNV c’est tout le contraire ! En CNV, ce qui compte c’est d’abord l’authenticité.

D’ailleurs, en général, dans les modules de formation à la CNV, on commence par aborder la relation de soi à soi.  En effet, être authentique, c’est d’abord comprendre ce qui se passe à l’intérieur de soi. Identifier, accueillir et entendre le message important de ses émotions et sentiments pour prendre soin de ses besoins et aspirations 

Quand on les a identifiés, on peut dire à l’autre que la situation ne nous convient pas. Et, ensuite, lui faire des propositions alternatives. L’empathie commence en effet d’abord par l’empathie envers soi-même. 

Les idées reçues sur la CNV sont nombreuses. Elles sont même parfois alimentées par des expériences de formations CNV caricaturales et décevantes. Pour éviter ces déconvenues et prendre part à une formation à la Communication NonViolente de qualité, il est primordial de faire appel à des formateurs certifiés qui ont suivi tout le cursus de formation. Bien plus qu’une transmission de techniques, la CNV nécessite en effet d’être véritablement intégrée. Je ne le rappellerai jamais assez : la CNV n’est pas un simple outil que l’on peut comprendre et mettre en œuvre après une intervention d’une heure dans un séminaire annuel. 

Envie d’en parler ?

Contactez-moi et étudions ensemble comment la CNV peut être utile en entreprise… au-delà des idées reçues 😉