“Je suis fatiguée.” C’est par ses mots simples que Claire a démarré son coaching. Comme un français sur deux (sondage IFOP / fondation Jean Jaurès de 2022), Claire est fatiguée. Nous sommes en effet nombreux à ressentir de la fatigue. Cependant, derrière ce symptôme se cachent en réalité plusieurs types de fatigues. Focus aujourd’hui sur la fatigue relationnelle ou fatigue sociale. Cette dernière est bien distincte de la fatigue physique, celle que l’on ressent dans nos muscles après un effort important. Elle se distingue également de la fatigue mentale, celle qui résulte d’un trop-plein de pensées et qui engendre une impression de saturation et l’incapacité à réfléchir. La fatigue relationnelle, c’est l’usure accumulée à force d’écouter, soutenir, contenir, éviter les conflits, arrondir les angles, sans pouvoir poser ses limites ou se ressourcer.

La fatigue relationnelle : une usure silencieuse liée à une surcharge émotionnelle dans nos relations

Dans le monde du travail, la fatigue relationnelle concerne plus particulièrement les métiers du lien comme les métiers du soin, de l’accompagnement et de l’accueil. Cependant, elle peut survenir également chez des professionnels qui endossent souvent un rôle de médiateur, de régulateur, de façon implicite. En portant la charge émotionnelle de leurs collègues, ces professionnels supportent et encaissent énormément, sans forcément recevoir en retour ni avoir d’espaces de ressourcement pour récupérer. 

Claire est de ceux-là. 

Claire travaille dans les ressources humaines d’une PME industrielle depuis 8 ans. C’est une professionnelle investie, connue pour sa capacité d’écoute, son calme, sa gentillesse. Une figure de confiance, à qui l’on vient naturellement confier les tensions, les doutes, les incompréhensions. Managers, salariés, direction : tout le monde compte sur elle pour réguler, apaiser, expliquer, reformuler.

Et Claire tient bon. Toujours. 

Du moins, c’est ce qu’elle pensait.

Depuis quelques mois, elle sent quelque chose se fissurer. Pas brutalement. Juste une usure. Une lassitude. Une irritabilité nouvelle, qu’elle ne comprend pas tout de suite.
Elle sort des réunions avec la sensation d’avoir “encaissé” plus que sa part. Elle évite les pauses café. Rêve de silence. Le soir, elle s’endort mal, l’esprit envahi de dialogues intérieurs non exprimés.

Un jour, en pleine réunion avec un manager qui l’implique une fois de plus dans un conflit d’équipe, elle craque.
Sa voix monte, tranchante :

« Ce n’est pas à moi de faire tampon à chaque fois que tu ne sais pas parler à ton équipe. »

Silence. Malaise. C’est la première fois qu’elle réagit ainsi. Elle-même en est surprise. Ce n’est pas son genre. Elle se sent coupable, honteuse… et à la fois soulagée.

Claire présente de nombreux symptômes de fatigue relationnelle.

En effet, parmi les symptômes de la fatigue relationnelle ou fatigue sociale on retrouve :

Comment limiter la fatigue relationnelle ?

Dans le cas de Claire, c’est un accompagnement et un espace de coaching qui lui ont fait prendre conscience de cette fatigue. Elle a ensuite suivi une formation en Communication Nonviolente.
Cette formation lui a appris à pratiquer 10 minutes par jour l’auto-empathie :

 — “Qu’est-ce que je ressens là ?”

—  “De quoi j’ai besoin ?” 

—  “Quel petit pas pour prendre soin de ce qui est important pour moi ?” 

Peu à peu, elle a retrouvé de l’énergie. Désormais, elle ose poser des limites. Elle invite les managers à prendre leur part dans la régulation des tensions.
Elle a même proposé un atelier collectif sur la fatigue relationnelle qui lui a permis de prendre conscience qu’elle n’était pas la seule concernée. Aujourd’hui, Claire dit qu’elle n’est plus “la gentille RH qui encaisse tout”.
Elle est une professionnelle engagée qui a appris à prendre soin d’elle… pour mieux prendre soin du collectif.

La Communication NonViolente : un cadre puissant pour gérer la fatigue relationnelle

L’essence même de la CNV est de prendre soin des relations et de soi dans les relations. Elle favorise l’authenticité, la reconnaissance mutuelle, et la co-responsabilité dans la qualité de nos liens. De fait, elle va réellement nous soutenir pour restaurer un équilibre salutaire dans nos interactions. En posant un cadre soutenant auquel se référer, la CNV nous apprend à dialoguer avec nous-mêmes et avec l’autre

  1. En identifiant et en nommant les faits
  2. En écoutant nos ressentis et émotions et leurs messages avec lucidité et bienveillance

Exemple de mise en pratique possible : 

En fin de journée, plutôt que de “tenir bon”, je prends 5 minutes pour nommer ce qui se passe en moi : “Je suis tendu, vidé… j’ai besoin de calme, de reconnaissance”. Cet acte d’auto-empathie soulage et restaure l’énergie.

  1. En posant nos limites sans agressivité (savoir dire non)

Par exemple : “Je veux vraiment t’écouter, et en même temps, j’ai besoin de recharger mes batteries. Serait-il possible d’en reparler demain matin ?” 

→ On sort de la culpabilité, on choisit une parole honnête et respectueuse de soi et de l’autre..

La CNV aide donc à prendre soin de soi sans renier la relation, à oser dire, à se recentrer… pour retrouver du souffle dans l’intensité du lien.

La fatigue relationnelle touche de plus en plus de professionnels, notamment dans les métiers du lien (RH, soignants, managers, travailleurs sociaux…).

Faire preuve de bienveillance, être à l’écoute, être empathique, faire tampon, dans un monde professionnel qui peut être violent est exigé des professionnels alors même que leur propre cadre de travail n’est pas forcément soutenant. Et ce, malgré la “bienveillance” affichée de nombreuses entreprises qui n’est, en réalité, pas retranscrite en actions tangibles. En effet, il y a souvent confusion entre “bienveillance” et “se taire pour éviter les conflits”. Alors que les désaccords sont inévitables. Ils font partie de notre diversité et quand on sait les transformer, sont une richesse ! 

Bienveillance ne veut pas dire laisser faire, bienveillance c’est bien veiller à. Bien veiller à soi et aux autres. Et ça s’apprend ! Notamment grâce à la CNV. L’intégrer dans les démarches QVT est donc une urgence collective.

Envie d’en discuter et de voir comment vous pouvez intégrer la CNV à votre démarche QVT ? Contactez-moi et discutons-en !