Manager avec la CNV : une compétence clé pour fédérer et performer
Manager ne consiste plus seulement à organiser, contrôler ou décider. Aujourd’hui, les équipes attendent de leur manager qu’il sache écouter, fédérer et créer les conditions d’une coopération efficace. La Communication NonViolente (CNV) est un levier puissant pour relever ce défi.
C’est pourquoi je lance une série d’articles intitulée “Manager avec la CNV”. Vous y trouverez :
- des situations concrètes issues du management,
- des clés pratiques inspirées de la CNV,
- des pistes pour conjuguer performance, respect de soi, respect de l’autre et qualité de la relation.
Pourquoi ?
Parce qu’un manager capable de communiquer avec clarté et bienveillance libère l’énergie de son équipe, renforce l’engagement et stimule l’intelligence collective.
HelloWork, le média de l’emploi résume bien l’enjeu : “être un bon manager, c’est déployer un éventail de qualités humaines pour fédérer les équipes »
Or, la CNV, définie par Marshall Rosenberg comme “un langage et des interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant”, offre des outils concrets pour développer ces qualités et compétences indispensables pour manager au quotidien.
Dans ce premier article, j’ai choisi de traiter d’un sujet récurrent et délicat en management : oser poser des limites.

En management, poser des limites est l’un des actes les plus délicats et les plus décisifs. Beaucoup de managers hésitent : peur d’abîmer la relation, de passer pour rigides, ou au contraire de donner l’image d’un manager trop “dur”.
Résultat : ils contournent, accumulent les frustrations… et finissent par exploser ou par s’épuiser.
La Communication Non Violente (CNV) offre une alternative précieuse : poser un cadre clair sans rompre la relation.
Quand poser une limite devient nécessaire : un exemple réel
Lors d’une formation, un manager m’a confié :
“Je n’arrivais plus à supporter que certains collaborateurs m’appellent à 20h. J’étais partagé entre deux options : répondre (et m’épuiser) ou ignorer (et culpabiliser).”
En travaillant avec lui, nous avons formulé sa limite en CNV :
- Faits : “J’ai reçu plusieurs appels professionnels après 20h ces dernières semaines.”
- Ressenti : “Je me sens épuisé et sous pression.”
- Besoin : “J’ai besoin de temps de repos pour être pleinement disponible en journée.”
- Demande : “Est-ce que vous seriez d’accord pour qu’on réserve nos échanges à la plage horaire de travail, sauf urgences vitales clairement définies ?”
Résultat : ses collaborateurs ont compris, accepté, et même apprécié la clarté du cadre. Ce manager a gagné en crédibilité et en sérénité. L’équipe, elle, a gagné en sécurité et en efficacité.
La CNV : plus qu’une technique, une posture de leadership
La CNV n’est pas seulement une manière de “mieux dire les choses». C’est un choix de posture :
- parler depuis ce qui est vivant en soi plutôt que de juger,
- assumer sa responsabilité de manager tout en reconnaissant celle de ses collaborateurs,
- oser la clarté, même quand elle peut bousculer.
Autrement dit : être ferme et bienveillant à la fois.
Exprimer des limites a des bénéfices managériaux et nourrit une culture de la confiance
- Préserver sa santé et son énergie : dire non, c’est aussi dire oui à son équilibre et à sa performance.
- Clarifier les règles du jeu : les collaborateurs savent à quoi s’attendre et il y a moins de malentendus.
- Renforcer la confiance : poser des limites explicites crée un climat de sécurité psychologique (Amy Edmondson, professeure à la Harvard Business School).
- Affirmer son leadership : un manager qui sait dire non, exprimer ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, gagne en crédibilité.
Exprimer ces limites s’apprend. Et ce n’est pas toujours évident ! Pour commencer à travailler sa façon de les exprimer, commençons par s’entraîner à identifier nos besoins en pratiquant le processus OSBD.
Vous avez envie d’essayer, un premier pas simple :
Essayez cet exercice dès cette semaine :
- Notez une situation récente où vous n’avez pas osé dire non.
- Réécrivez-la avec OSBD (Observation – Sentiment – Besoin – Demande).
- Testez-la dans une petite situation du quotidien (par exemple, une demande hors délai ou une sollicitation imprévue).
- Observez ce qui change, chez vous et chez l’autre.
Dans certains cas, les limites sont non négociables (sécurité, budget, stratégie). La CNV ne dilue pas le cadre, elle lui donne une forme relationnelle.
Un manager peut ainsi dire :
- “Voici ce qui est incontournable.”
- “Et voici comment je peux prendre en compte vos besoins dans ce cadre.”
Ce double mouvement — fermeté + ouverture — est le cœur du leadership inspirant.
La Communication Non Violente offre un cadre privilégié pour développer son assertivité et son leadership en tant que manager. Elle permet un réel changement. Comme l’écrit Delphine Folliet dans son “Petit manuel de la Communication Non Violente au travail”, “la Communication Non Violente permet de favoriser le dialogue et les bonnes relations au travail.”
Particulièrement utile pour apprendre à exprimer ses limites dans un cadre professionnel, la CNV est à diffuser largement auprès des managers, pour une meilleure qualité de travail et une meilleure vie. Car oui, quand on commence à s’intéresser à la CNV, elle infuse tous les pans de notre existence !
Et vous ?
Quelles sont les limites que vous aimeriez poser plus clairement dans votre équipe ?
Que se passerait-il si elles étaient dites avec fermeté et bienveillance ?
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