Elles nous prennent la tête et aspirent notre énergie. Elles nous empêchent de nous concentrer, de profiter de l’instant. Souvent, elles tournent en boucle sans que l’on parvienne à s’en débarrasser… Quoi donc ? Les pensées parasites bien sûr ! Avouez, vous aussi vous en avez. On les appelle également ruminations mentales ou pensées encombrantes. Quelle que soit la terminologie, le principe est le même : des pensées infécondes qui prennent de la place dans notre esprit. Elles naissent fréquemment de jugements, sur soi ou les autres, d’insatisfactions, de contrariétés, d’incompréhensions ou d’inquiétudes. Plus on essaie de s’en débarrasser, plus elles restent accrochées, comme des valises trop lourdes à porter. Elles peuvent réellement nous épuiser, nous tenir éveillé.es la nuit et nous rendre la vie impossible. Si la méditation et la positive attitude peuvent se révéler efficaces pour gérer le flux de ces pensées, le processus de la CNV est également utile pour limiter les pensées parasites.

La CNV pour arrêter de faire tourner le moulin à ruminer
Comment limiter ses pensées parasites ? D’abord en écoutant ce qu’elles ont à nous dire ! En effet, derrière une pensée qui nous prend la tête, il y a souvent un jugement et, comme le dit Marshall Rosenberg, “tout jugement est l’expression tragique d’un besoin non satisfait”.
A partir de là, on imagine aisément comment la CNV peut soutenir le retour au calme intérieur. Voici un outil pratique : les 4R. Il s’appuie sur le processus OSBD et permet de prendre soin de soi :
- RALENTIR pour revenir à soi
- RESPIRER : une inspiration et une expiration avant d’agir pour se reconnecter au corps
- RESSENTIR et accueillir ses sensations émotionnelles et corporelles
- RECONNAÎTRE les aspirations, les besoins enfouis derrière ces pensées
En fait, chaque pensée limitante est un signal d’alerte. Un besoin ignoré. Une valeur froissée. Une aspiration étouffée.
Grâce au processus OSBD (Observation – Sentiment – Besoin – Demande), la CNV permet :
- de ralentir le flux mental pour revenir à soi
- d’Observer objectivement ce qui a déclenché la pensée
- d’accueillir le Sentiment qui l’accompagne
- d’identifier le Besoin non nourri
- de formuler une Demande claire à soi-même ou à autrui
C’est simple, concret, puissant. Cela permet non seulement de baisser l’activité mentale mais aussi de retrouver du pouvoir d’action en formulant des demandes à soi, ou à l’autre, pour répondre aux besoins identifiés et se sentir apaisé.e.
Et dans la vraie vie ? Le cas de Jeanne
Au sortir d’un séminaire, Jeanne se sente contrariée. Elle juge ses collègues : “Ils se la racontent”, “Personne ne laisse la place aux autres”. Puis elle se juge elle-même : “Pourquoi je réagis comme ça ?”, “Je devrais être plus zen…”. et elle entre dans un cercle vicieux de pensées désagréables.
STOP ! C’est le moment CNV 😊.
En décortiquant ensemble la situation, elle a compris que ses jugements avaient pour origine un conflit de valeurs. L’attitude de ses collègues venait heurter ses valeurs d’équité…
En prenant le temps de décortiquer les faits : certaines personnes ont pris la parole à plusieurs reprises alors que d’autres ne se sont pas exprimées. C’est devenu pour Jeanne : “elles monopolisent la parole et ne se soucient pas de savoir si d’autres auraient aimé le faire”. Elle ressent de la gêne, voire de l’agacement en repensant à ce moment-là.
En prenant conscience que, ce qui compte pour elle, c’est l’équité et le partage, Jeanne peut imaginer plusieurs pistes, pour les fois où elle se retrouverait dans une situation similaire. Elle pourra alors faire des choix en conscience. Est-ce que ça a du sens pour elle d’intervenir ? Comment ? Ou préfère-t-elle consacrer son énergie différemment.
Jeanne passe ainsi d’un cercle vicieux de jugements à une clarté apaisante. Elle reprend la main. Elle peut choisir de s’exprimer, de poser un cadre comme proposer un tour de parole en début de réunion ou de lâcher prise en conscience.
Penser moins, ressentir plus… pour agir mieux
Lorsque des jugements et des pensées parasites nous prennent la tête, la CNV nous permet de démêler la pelote de laine et de faire des choix en conscience. En ce sens, elle nous aide à retrouver du pouvoir d’agir et à transformer ou recycler ces pensées qui nous encombrent.
Je constate que de nombreux conflits en entreprise résultent de non-dits, d’incompréhensions, de jugements. En travaillant à démêler la pelote, on accède à des résultats très surprenants qui remettent de la clarté et du liant dans les équipes.
Envie d’en savoir plus sur la façon dont la CNV peut aider les équipes à travailler de façon plus harmonieuse ? Contactez-moi et discutons-en !